'Funny Girl" Nick Hornby Ed. Stock |
Quatrième de couverture :
Dans les Swinging Sixties la nation tout entière est sous le charme de Sophie Straw, la nouvelle star de la comédie à succès de la BBC. Ça tombe bien, cette ancienne Miss Blackpool n’a qu’une ambition dans la vie : faire rire les gens. En studio comme à l’écran, l’équipe du feuilleton vit de grands moments. Les scénaristes, pour qui le genre comique est une religion, cachent tous deux un secret. Pur produit d’Oxbridge, le producteur est dévoué corps et âme à l’équipe en général et à Sophie en particulier. Quant à Clive, le premier rôle masculin, il a la tenace intuition que ce n’est qu’une parenthèse dans sa carrière… Lorsque la fiction rejoint la réalité de trop près et que le scénario épouse les péripéties de la vie, chacun doit faire un choix. Continuer ou changer de chaîne ? Une défense et illustration de la pop culture et du divertissement, pleine de fous rires et de tendresse.
Sujet :
Après les stars du cinéma, un nouveau phénomène de société semble vouloir gagner le pays. La B.B.C. met sur les ondes quelques émissions « séries » dont les animateurs deviennent des vedettes. C’est une nouvelle ouverture pour des auteurs dont les pièces n’attirent plus les producteurs de théâtre, et pour des acteurs relégués parfois à prêter leur image à des promotions pour des produits ménagers, ou des savoureuses soupes industrielles, la publicité drainant des budgets nouveaux mais qui deviendront vite incontournable. Le feuilleton, et son heure de diffusion sur les ondes, va régir une grande partie de l’emploi du temps des familles, afin de ne rien manquer de ces instants de bonheur hebdomadaires.
« Barbara vénérait Lucille Ball depuis le jour où elle avait découvert la série « I Love Lucy » : tout ce qu’elle ressentait et faisait trouvait sa source dans ce feuilleton. Chaque dimanche, pendant une demi-heure, le monde s’arrêtait de tourner et son père savait que, du début à la fin de l’épisode, il n’avait pas intérêt à lui adresser la parole, ni même à froisser une page de journal, au risque de lui faire louper quelque chose. » [p. 19]
En Bref :
Barbara, une jeune et jolie jeune fille, participe au concours de beauté annuel de la Miss locale, un peu contre sa volonté, parce qu’inscrite à ce concours par sa tante avec l’assentiment de son père. Pour eux, c’est un moyen de lui faire oublier ses rêves de partir tenter sa chance à Londres. Si elle gagne le prix, elle aura des obligations liées à ce titre, et pendant un an, sera managée par l’organisateur du Prix de Beauté et devra oublier ses rêves, pour revenir à la réalité.
Elle est élue Miss Blackpool, on lui place l’écharpe, sur les épaules. Cependant, cinq minutes lui suffisent pour lui confirmer que c’est le rêve de sa famille, mais pas le sien. Elle rend son écharpe. Aussi, quitte à faire souffrir les siens, il lui faut prendre le train pour Londres, et se réaliser par elle-même.
« Londres n’était pas plus compliqué que ça, du moment qu’on n’en attendait pas à monts et merveilles. » [p. 23]
Elle trouve une chambre qu’elle loue pour deux semaines payées d’avance, puis un travail dans un grand magasin au rayon parfumerie. Puis, Marjorie du rayon chaussures dames, lui propose de devenir sa co-locataire.
Mais elle n’a pas de télé, et ne pas regarder son feuilleton hebdomadaire, commence à lui manquer. Elle fait donc un état des lieux de sa vie, cherchant le bon plan pour parvenir à pouvoir regarder la télé, le dimanche, jour de la diffusion du feuilleton « I Love Lucy ».
Il faut avouer qu’elle ne sort pas, donc ne peut rencontrer personne. Même ses collègues du magasin, d’autres rayons elle ne les connaît pas beaucoup. Les choses doivent changer.
Puis le jour vient où elle rencontre enfin un producteur, qui décide de s’occuper de sa carrière, mais il lui faut défendre ses ambitions. Montrer qu’elle n’est pas qu’une silhouette agréable à regarder, qu’elle peut faire vivre un texte, même parfois lui donner plus de véracité que sur le papier.
Comment parvenir à se préserver une « vie privée » quand son personnage semble tellement vivant et lui coller trop à la peau, aux yeux du public. Surtout lorsque, après quelques années de succès, la production décide d’arrêter une série.
Que vont-ils devenir, tous les auteurs, qui ne vivaient souvent qu'à travers leurs textes à produire semaines après semaines ? Les comédiens, dont la vie semblait tellement inspirée parfois de leur rôle dans les feuilletons ? Comment organiser sa nouvelle vie, alors que l’ancienne tournait exclusivement autour de leur personnage ?
Mon avis :
Nick Hornby semble avoir percé une partie des sentiments profonds de certains personnages types de la société de cette période des Sixties. L’histoire de cette Sophie Straw et de ses collègues qui doivent être comédien sur les ondes, mais aussi parfois aux yeux de tous. Lorsqu’ils sont reconnus dans un restaurant, ou un spectacle. Il faut rappeler que l’homosexualité si elle a toujours existé, n’était pas toléré. Certains choisissaient de se marier pour donner le change, même s’ils vivaient leur vie en marge. Il a fallu ces années pour voir évoluer les mentalités.
Pour en savoir plus :
Éditeur : Stock
ISBN : 9782234079229
Date de parution : 19/08/2015
432 pages
Format : 135 x 215 mm
Prix : 23.00 €
Site du livre chez l'éditeur : http://www.editions-stock.fr/funny-girl-9782234079229