Une rentrée littéraire qui déborde de découverte fort intéressante, pour moi ! Avec en plus une belle jaquette grâce à 'un magnifique graphisme de © Duchène Amine.
La dernière nuit du Raïs", Yasmina Khadra Ed. Julliard |
Quatrième de couverture :
« Longtemps j'ai cru incarner une nation et mettre les puissants de ce monde à genoux. J'étais la légende faite homme. Les idoles et les poètes me mangeaient dans la main. Aujourd'hui, je n'ai à léguer à mes héritiers que ce livre qui relate les dernières heures de ma fabuleuse existence.
Lequel, du visionnaire tyrannique ou du Bédouin indomptable, l'Histoire retiendra-t-elle ? Pour moi, la question ne se pose même pas puisque l'on n'est que ce que les autres voudraient que l'on soit. »
Avec cette plongée vertigineuse dans la tête d'un tyran sanguinaire et mégalomane, Yasmina Khadra dresse le portrait universel de tous les dictateurs déchus et dévoile les ressorts les plus secrets de la barbarie humaine.
-=-=-=-
Sujet :
Quelles pouvaient être les dernières pensées de Kadhafi, celui qui s'écriait "Je suis Mouammar Kadhafi, la mythologie faite homme" aux dernières heures de sa vie ? Quel peut être l’état d’esprit d’un homme qui de simple soldat prend les rênes du pays, à la suite d’un coup d’Etat, et se retrouve lui aussi dans la peau d’un homme à la merci d’événements dont il n’a pas le pouvoir de commander son destin.
En Bref :
Alors que tous tremblaient devant ses ordres, et son comportement parfois irrationnel, car héroïnomane notoire, donc imprévisible, voilà cet homme, seul, dans un huis-clos avec lui-même, souvent repassant sa vie. Son enfance, dans le désert, devant surmonter l’absence d’un père qu’il n’a pas connu, dont il n’arrive pas à connaître le nom, ni l’histoire. Puis sa vie d’écolier, de collégien, puis de soldat.
Enfin, il ne va rien pardonner à tous ceux qui l’ont humilié, lorsqu’il prend le pouvoir. Il a la vengeance tenace, et une bonne mémoire. Comment va-t-il pouvoir s’étonner de ne pas être aimé, être surpris de voir le peuple se rebeller. Ce peuple qui l'applaudissait à chaque occasion, bien encadré, par l'appareil qui faisait sa cour, et qui tremblait de ne pas en faire assez pour donner l'illusion à ce dictateur mégalomane.
Pourtant, il avait par moment des instants de lucidité, lorsqu’il assistait à des réunions internationales, et qu’il prédisait à ses co-dictateurs, ce qui pouvait leur arriver. Il savait porter des jugements sur certains en particulier son voisin tunisien Ben Ali.
"Au dernier sommet de la Ligue, tandis qu’ils se cachaient derrière leur sourire condescendant, je les avais avertis : ce qui est arrivé à Saddam Hussein les menaçaient eux aussi. Tous avaient ricané sous cape. Et Ben Ali, mon Dieu ! Ben Ali ... cette chiffe molle en costard de caïd qui roulait des mécaniques au milieu de ses sbires et qui s’écrasait comme une crêpe devant le dernier des émissaires venus d’Occident ! Il était en face de moi, la figure écarlate à force de contenir son fou rire. Je l’amusais. J’aurais dû quitter la tribune pour lui cracher à la figure.
Misérable Ben Ali, fier de son embonpoint de maquereau endimanché et content de prostituer son pays au plus offrant. Je n’ai jamais réussi à le sentir, cette boursouflure maniérée. Je n’aimais ni sa coupe de cheveux ni son charisme de pacotille. » [p. 41]
Enfin, il apprécia le jeune lieutenant-colonel Trid, qui n’avait pas peur de lui, et lui parlait franchement.
« Un principe m’accompagne depuis que j’ai opté pour le choix des armes : il ne faut pas avoir peur de mourir car on risque de mourir de peur. Et puis, n’est-ce pas le but final de l’existence, la mort ? On a beau posséder le monde ou tirer le diable par la queue, un jour on est appelé à tout laisser sur place, nos trésors comme notre lot de misères et à disparaître. [p. 146]
Il avait même appris par cœur, ses discours ...
« Il y a trois cents cinquante millions de têtes de moutons ! » [p.148]
Mon avis :
Après avoir écouté Yasmina Khadra se présenter lors d’une émission radio*, je fus agréablement étonnée d’entendre cet homme, évoquer sa vie, la raison de son pseudonyme féminin, dans un français tellement parfait et qui lui semblait si facile. Je n’avais encore qu’entre aperçu sa production littéraire. Mais je me suis promis de le noter bien vite sur ma liste de livres à lire.
Je viens de terminer "La dernière nuit du Raïs", je ne suis pas déçue. Je le recommanderai donc sur ce blog.
Site du livre chez Editeur : http://www.julliard.fr/site/la_derniere_nuit_du_rais_&100&9782260024187.html
*Pour voir la vidéo de l'émission France-Info : http://www.franceinfo.fr/emission/le-livre-du-jour/2015-2016/yasmina-khadra-la-derniere-nuit-du-rais-04-09-2015-09-01
Pour en savoir plus :
Éditeur : Julliard
Date de parution : 19 Août 2015
ISBN : : 2-260-02418-1 (7)
Format : 130 x 205 mm
Nombre de pages : 216
Prix : 18,00 €
Après avoir écouté Yasmina Khadra se présenter lors d’une émission radio*, je fus agréablement étonnée d’entendre cet homme, évoquer sa vie, la raison de son pseudonyme féminin, dans un français tellement parfait et qui lui semblait si facile. Je n’avais encore qu’entre aperçu sa production littéraire. Mais je me suis promis de le noter bien vite sur ma liste de livres à lire.
Je viens de terminer "La dernière nuit du Raïs", je ne suis pas déçue. Je le recommanderai donc sur ce blog.
Site du livre chez Editeur : http://www.julliard.fr/site/la_derniere_nuit_du_rais_&100&9782260024187.html
*Pour voir la vidéo de l'émission France-Info : http://www.franceinfo.fr/emission/le-livre-du-jour/2015-2016/yasmina-khadra-la-derniere-nuit-du-rais-04-09-2015-09-01
Pour en savoir plus :
Éditeur : Julliard
Date de parution : 19 Août 2015
ISBN : : 2-260-02418-1 (7)
Format : 130 x 205 mm
Nombre de pages : 216
Prix : 18,00 €