"Venise n'est pas en Italie" Ivan Calbérac (Ed. Flammarion) |
Quatrième de couverture :
Lorsqu'on a 15 ans, qu'on vit à la sortie de Montargis, entre un père doux-dingue et une mère qui vous teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, on est plus beau comme ça, tomber amoureux de la fille d'un chef d'orchestre paraît une bien mauvaise idée. Quand la demoiselle lance une invitation à Venise car elle y donne un concert pendant les vacances de Pâques, l'Italie semble alors… si loin.
C'est l'histoire d'un enfant né dans une famille imprévisible et inclassable. C'est l'histoire d'un premier amour, face aux absurdités du monde des adultes. C'est l'histoire d'un voyage initiatique et rocambolesque où la vie prend souvent au dépourvu, mais où Venise, elle, sera au rendez-vous.
Un roman où l'humour le dispute à l'émotion, dans la lignée de La Vie devant soi, de Romain Gary, L'attrape-cœurs de J. D. Salinger, ou du film Little Miss Sunshine.
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L'histoire :
Deux adolescents Emile et Pauline se rencontrent, parce que lors d’un match de ping-pong avec un de ses copains, une balle lui échappe. Une jeune fille la ramasse et la lui rend, leur regard se croise, et pour lui, c’est un peu comme un coup de foudre ! (10/11)
« Pauline, je l‘ai rencontrée à l’internat des filles. Quand je dis «rencontrée », au début, ça a juste été un regard, mais parfois, ça suffit pour changer une vie. J’étais en train de jouer au ping-pong, parce qu’on a le droit d’y aller entre midi et 14 heures, et moi j’aime bien, j’ai été champion du Loiret par équipe, je peux jouer des heures sans jamais m’en lasser, et à force de faire quelque chose sans arrêt, on finit forcément par s’améliorer un peu. Bref, je jouais avec je sais plus qui, et la balle m’a dépassé, ou je l’ai ratée. Je me suis retourné, et là, une jeune fille brune aux yeux noirs, de quinze ans, qui portait un jean et un pull marin rayé, avec de gros boutons sur le côté, le long de l’épaule, jusqu’au cou, s’est agenouillé, a ramassé la balle, puis s’est redressée. Je l’ai trouvée belle tout de suite. Elle a un air sec, presque désagréable, lorsqu’elle ne sourit pas, mais qui disparaît totalement dès que son visage s’ouvre. J’ai eu l’impression de la connaître depuis toujours, c’est peut-être ça l’amour, se sentir incroyablement familier avec une inconnue. … Et Pauline, c’était sûr, elle était déjà là avant dans ma vie, mais où, je sais pas. » [p.10/11]
Puis, au fil des jours, il y aura la découverte de leurs passions, les matches de tennis retransmis à la télé, nous sommes au mois de mars, (le tournoi de Monte-Carlo) leur goût en commun pour le cinéma, l’invitation à goûter chez Pauline, qui lui joue du violon, et lui annonce qu’il pourra l’écouter s’il veut venir à son concert à la Fenice de Venise !
A part le fait que ses parents se débattent avec la municipalité de Montargis, pour obtenir un permis de construire, sur leur terrain. Ce qui les oblige à vivre un peu une vie de bohémiens, dans une caravane, sur ce même terrain. Le père VRP, habitant dans un studio à Paris, lui dort dans une chambre chez des voisins, dans un sous-sol à côté de la buanderie, seule la mère dort dans la caravane, le reste de ses journées il prend ses repas avec elle. Le père rentre le vendredi soir, il faut donc obtenir son accord pour qu’il puisse lui payer un billet de train jusqu’à Venise.
« j’ai aussitôt été saisi d’une irrépressible envie de pleurer, parce que y avait une générosité en eux grande comme l’océan Atlantique, et toute la beauté de leur cœur étincelait devant moi, à cet instant précis, ils me donnaient tout, une fois de plus, tout ce qu’ils avaient , ils me l’auraient offert, c’était ça la vérité quitte à se priver, ils faisaient passer mon confort avant le leur, et le plus incroyable, c’est qu’ils n’hésitaient pas une seconde. Bien sûr, je me suis retenu, c’est comme ça qu’on devient un homme, en dissimulant tout, et quand on joue à cache-cache, petit, c’est de l’entraînement pour plus tard. » [p. 83]
Ce qui aux yeux d'Emile, devait être un voyage seul en train A/R pour Venise, invité par Pauline, puisqu'il y avait une chambre de libre dans l'appartement prêté par un ami de la famille, va se transformer en un argument prétexte à de multiples réflexions, où on n'accrochera pas seulement la caravane derrière la voiture ... Il ne faut pas oublier le grand frère qui entre en jeu juste au moment où toute la famille Chamolot entame le voyage. Car finalement tout le monde part pour Venise, l’arrangement pour le côté « coucher » chez la copine, finalement tombant à l’eau, car les cousins qui ne devaient pas venir, annoncent leur arrivée au grand désespoir de nos deux jeunes ados !
En fait, tout ce qui semblait arriver comme un contre-temps, se révélera un facilitateur au bon aboutissement du voyage en temps et en heure, par exemple l'expérience de militaire, sachant lire une carte et ayant le sens de l'orientation ...
« On s’enfonçait dans la ville à grandes enjambées, sans prendre le temps de la visite. Mais malgré l’empressement, je fus saisi par une sorte d’émerveillement. Il y avait des ruelles, toutes piétonnes, et des canaux, surplombés par des ponts dont les marches vous achèvent, si vous commencez à faiblir, et puis soudain, sans prévenir une petite place avec une église, la porte grande ouverte, des terrasses de café, des arbres pour vous abriter du soleil, du linge aux fenêtres. C’était d’une beauté à couper le souffle. » [p. 197/198]
Evidemment, il y a trop de péripétie racontée dans ce "journal intime", prétexte à commentaires et réflexions diverses sur tout ce qui peut passer par la tête de chaque membre de cette histoire.
Ce "voyage initiatique" des temps modernes, dans une Venise à peine vue, mais dont le nom seul évoque tant de romantisme depuis toujours, sera en plus d'une découverte de l'Amour, une redécouverte aussi de sa famille.
« Et pendant un instant, alors qu’on chantait tous ensemble aussi fort qu’on pouvait, les fenêtres ouvertes, heureux sans savoir pourquoi, heureux au lieu d’être tristes, je me suis dit que cette famille-là, sur laquelle j’étais tombé en naissant un soir d’octobre à 20 h 30, une quinzaine d’années plus tôt, eh bien j’aurais voulu l’échanger contre aucune autre dans tout l‘univers. Mais pendant un instant seulement. » [p. 274]
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Pour en savoir plus :
Editeurs : Flammarion
ISBN : 978 2 0812 9965 8
pages : 284
date de parution : 11 mars 2015
Prix : 18.00 €
Pour en savoir plus :
Editeurs : Flammarion
ISBN : 978 2 0812 9965 8
pages : 284
date de parution : 11 mars 2015
Prix : 18.00 €
Pour information :
Pour ceux qui comme moi, au début se demandait le rapport avec "Venise n'est pas en Italie", voici les paroles de la chansons de Serge Réggiani
Venise N'est Pas En Italie
paroles de Claude Lemesle
(Serge Reggiani)
T'as pas de quoi prendre l'avion ni même un train
Tu n'pourrais pas lui offrir un aller Melun
Mais tu l'emmènes
Puisque tu l'aimes
Sur des océans dont les marins
N'ont jamais vu la fin
Tu as le ciel que tes carreaux t'ont dessiné
Et le soleil sur une toile de ciné
Mais tu t'en fiches
Mais tu es riche
Tu l'es puisque vous vous aimez
Venise N'est Pas En Italie
Venise c'est chez n'importe qui
Fais-lui l'amour dans un grenier
Et foutez-vous des gondoliers
Venise n'est pas là où tu crois
Venise aujourd'hui c'est chez toi
C'est où tu vas, c'est où tu veux
C'est l'endroit où tu es heureux
Vous n'êtes plus dans cette chambre un peu banale
Ce soir vous avez rendez-vous sur le canal
Feux d'artifice
La barque glisse
Vous allez tout voir, tout découvrir
Y compris le Pont des Soupirs
Ça durera un an ou une éternité
Le temps qu'un dieu vienne vous dire "assez chanté"
Quelle importance
C'est les vacances
Tout ça parce que vous vous aimez
Venise N'est Pas En Italie
Venise c'est chez n'importe qui
Fais-lui l'amour dans un grenier
Et foutez-vous des gondoliers
Venise n'est pas là où tu crois
Venise aujourd'hui c'est chez-toi
C'est où tu vas, c'est où tu veux
C'est l'endroit où tu es heureux
Venise N'est Pas En Italie
Venise c'est chez n'importe qui
C'est n'importe où, c'est important
Mais ce n'est pas n'importe quand
Venise c'est quand tu vois du ciel
Couler sous des ponts mirabelles
C'est l'envers des matins pluvieux
C'est l'endroit où tu es heureux
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