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mardi 2 juin 2015

Se connaître soi-même ... "Je le veux" (I Take You) de Eliza Kennedy


"Je le veux" Eliza Kennedy (Ed. Robert Laffont)
Quatrième de couverture
Je vais me marier.
il est parfait.
C'est la cata.
Il reste à Lily huit jours avant le grand bonheur : son mariage avec Will, l'homme idéal que toutes ses copines lui envient. Mais est-ce une bonne idée de se marier quand on est incapable de résister à un beau garçon ?
Terrifiée par la fidélité, mais trop amoureuse de Will pour renoncer à lui, Lily passe la semaine précédant son mariage à ingurgiter des cocktails bien tassés et à s'envoyer en l'air avec qui lui chante. Et ce qui devrait être le plus beau jour de sa vie menace de tourner au drame.

Une comédie qui donne à réfléchir sur fond de coke, vodka et sexe à gogo. Imprévisible mais pertinente, Lily pose les bonnes questions sur l'amour et la monogamie avec un mélange détonant de gravité et d'humour.
-=-=-

En bref :
     Lily est sur le point de se marier, dans une semaine, à Key West (Floride), dans son île natale du plus au Sud des Etats-Unis. Pendant la semaine précédant son mariage, outre préparer la cérémonie, avec l’aide de Mattie, qui va tout coordonner, sa meilleure amie Freddy, également prendra une part non négligeable à la réussite de cet événement, et au soutien moral, pendant les périodes de doute, elle doit trouver aussi quelques heures, pour aller préparer un témoin M. Hauffman Peter à son audience à Tranquility Bay.  Une très grosse affaire qui touche le plus gros client du Cabinet Calder, Tayfield et Harwell ; tout le monde est sur le pont.
     Les préparatifs du  mariage de Lily avec Will, un archéologue vont nous permettre de faire la connaissance des deux familles,  chacune ayant ses parts d’ombre... Will, un peu le genre "Indiana Jones", beau mec aussi, toutes les femmes lui tombent dans les bras … Elle aussi, aime les hommes et tout ce que l’on peu faire avec. Ils semblent faits pour s’entendre, également doués pour ce côté de la vie à deux. 
     Lily connaît bien Key West, sa famille habite là depuis toujours, elle y a grandit. 

« Le long de la côte Sud, à gauche Smarthers Beach / à droite puis gauche sur Truman.

Nous dépassons un magasin de pièces de rechange automobiles, une entreprise de gardiennage, un supermarché. Puis un grand club de strip-tease : comme on est dimanche matin, son parking est vide. 

Soudain tout devient luxuriant. Dominant les bâtiments délabrés, la végétation prend le dessus : palmiers, bananiers, snowbush, lauriers, hibiscus. Des millions d’autres arbres et arbustes dont j’ai oublié les noms, à moins que je ne les aie jamais sus. Partout des bougainvilliers blancs et roses bordent les haies de piquets blancs et prennent d’assaut les murs de béton. » [p. 41]

« … Ma maison. Style Queen Ann, tout à fait dans l’esprit de l’architecture ancienne de l’île, avec galerie extérieure à deux niveaux et une tour ronde sur un côté. A moitié cachées par les palmiers et les bananiers de la petite cour, des volutes occupent chaque centimètre de la façade. » [p. 44]



     Le premier jour, c’est la prise de contact de Will, le fiancé, avec la famille de Lily. Tout se passe très bien, au premier abord, même si les femmes de la maison (la grand-mère, la mère, les belles-mères, semblent vouloir faire réfléchir Lily. Elles ne sont pas persuadées qu’elle soit prête pour se marier. 
« … 
- Ma chérie, nous t’aimons. Tu le sais.
Ana acquiesce avant de poursuivre :
- Mais tu n’es pas du genre à te marier.
C’est à mourir de rire.
- Vous n’êtes pas sérieuses ? dis-je. Je me fais remonter les bretelles par une bande de divorcées !
- Qui connaît mieux le sujet ? contre-attaque Jane. Nous savons exactement ce que c’est que d’avoir épousé une personne qui n’est pas programmée pour le mariage. »  [p.60]
      Si la famille de Lily ne présentait pas, elle aussi, un certain nombre d’individus atypiques, qui pourraient expliquer le cas d’étude de cette demoiselle Wielder, elle le leur a fait remarquer d'ailleurs : 


« Quelqu’un sait pourquoi je suis dans un tel pétrin ? Vous en avez la moindre idée ? 
Elles sont tellement en pétard qu’elles ont toutes une suggestion.
- De mauvais gènes ? propose grand-mère.
- Une libido suractive ? suggère Jane. 
- Un abus chronique de substances pernicieuses ? ajoute Ana.
D’accord sur toute la ligne ! Je crie. Mais la vraie raison, c’est que je n’ai jamais reçu de « principes moraux solides ». Les enfants apprennent par l’exemple. Et regardez vos modèles ! Une bande de gros menteurs ! Il faut que ça change. En tant que famille, nous devons nous engager sur la voie de la franchise et de la vérité. … » [p. 372]
      En plus de ce problème personnel d’importance à résoudre en une semaine, Lily doit assumer une mission pour le Cabinet d’avocat pour lequel elle travaille. Une marée noire dans le Golfe du Mexique provoquée, il y a quelques années,  par une plateforme pétrolière de la Société Energreen, le plus gros client de son Cabinet. 
      « Marée noire ? répète Lyle. Je ne connais pas ce terme. Tu te réfères à un accident industriel présumé sur une plateforme pétrolière qui a prétendument dispersé certaines quantités de pétrole non raffiné dans le golfe du Mexique ? … » [p. 73] 
      Son métier c’est sa passion, depuis qu’enfant, elle a vu sa grand-mère plaider. Même si elle ne doit que préparer le témoin, pour l’entraîner à répondre à des questions, et que Philip doit arriver la veille de l’audience pour prendre les choses en main, elle soupçonne Lylde de ne souhaiter qu’une chose, qu’elle fasse un faux-pas, une grosse boulette, et qu’elle soit discréditer aux yeux de la profession. Elle n'a pas tout à fait tord, car une série de contre-temps, va mettre Lily dans une autre crise d'angoisse. Son témoin lui révélant des éléments accablants pour le Client EnerGreen ! 
               « Il continue ses explications, mais je reste là, bouche bée. Il est              totalement décontracté. Il vient de me raconter que son employeur a            maquillé les comptes, commis des fraudes sur les actions et sans doute            une douzaine d’autres fraudes dont je n’ai jamais entendu parler.                  EnerGreen, une société responsable d’un des plus grands désastres                environnementaux de l’histoire, a profité de cette occasion pour                 dissimuler ses erreurs, une façon pratique de mentir, de tricher et de           voler afin de continuer à gagner de l’argent.
             Et que fait Pete ? L’air serein, il louche vers le dernier beignet !
    -     A combien s’élèvent les pertes ? je demande. 
    -      Plus de quinze milliards. … » [p. 187] 

     C’est l’endroit où toutes les tentations semblent être à portée de main. L’alcool, dans tous les bars qui pullulent. Cuba n’est pas si loin ! Les drogues aussi semble-t-il ainsi que la liberté totale …  « Sea, sexe and sun ! » La formule célèbre depuis une série télévisée. Ce qui ne semble pas empêcher les affaires, les procès d'importance de se dérouler. Alors, la vie privée, de Lily et de Will, ce mariage aura-t-il lieu ?  Que vont-ils faire ? Vont-ils écouter Épictète :
« Ce n’est qu’en renonçant à nos désirs et à nos passions que nous pouvons acquérir une certaine paix intérieure et vivre en harmonie avec l’univers.»  [p. 34/35] 

Mon avis :
    Eliza Kennedy a étudié à l'université d'Iowa et à la faculté de droit d'Harvard, ou elle a été éditrice de la Harvard Law Review. Une fois diplômée, elle a été l'assistante d'un juge fédéral avant de rejoindre le service contentieux d'un prestigieux cabinet de Manhattan. Elle vit à New York avec son mari et leur fils. "Je le veux" est son premier roman.


    J'ai bien aimé car c'est un livre qui ouvre plusieurs sujets d'étude. Le milieu des affaires et des avocats, déjà approché par un autre avocat américain John Grisham. La vie quotidienne d'une catégorie de femmes et d'hommes, aux mœurs très libres, contrairement à une grande majorité de la population très puritaines outre-atlantique, que l'alcool, et la drogue rendent particulièrement désinhibés.  L’auteure nous entraîne comme pour nous bercer d’illusions, sur ce coin de terre, qui a tout du paradis.

     Mais aussi, une belle description de ce petit coin idyllique, qu'apprécient infiniment les retraités américains, pour le climat si doux même en hiver lorsque les tempêtes de neige bloquent toute l'activité dans le Nord des States.  J'aime bien son style, percutant, cru parfois, mais qui peut être aussi poétique et j'espère qu'elle nous proposera bientôt une suite à ce roman, afin de retrouver Lily et Will quelques années plus tard.   


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Pour en savoir plus :
Editeur : Robert Laffont
ISBN : 9782221145494
Titre original : « I take you »
Traducteur : Daphné Bernard (anglais américain)
Date de parution : 15 mai 2015
Nombre de pages : 494
Prix : 22.00 € T.T.C.


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