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mercredi 19 août 2015

La Rentrée Littéraire 2015, « Ce pays qui te ressemble » L'Egypte moderne cette fois ... racontée par Tobie Nathan.

"L’éternelle Egypte !" 

     J’étais en train de l’évoquer en rédigeant plusieurs publications sur mon blog. Le hasard veut qu’un livre sorte en août, nous parlant d’une Egypte plus contemporaine, mais déjà dans l’Histoire. Cette période de l’après Première Guerre Mondiale : 1925. Sur la quatrième de couverture je lis « Le Caire », évidemment j’ouvre le livre et commence la lecture des premières pages, pour voir, si je vais apprécier la prose de cet auteur Tobie Nathan que je ne connais pas. Tout l’art de raconter une page d’histoire de son pays, en évoquant des faits souvent méconnus du lecteur lambda.

"Ce pays qui te ressemble" Tobie Nathan. Ed. Stock.
Quatrième de couverture :
     C’est dans le ghetto juif du Caire que naît, contre toute attente, d’une jeune mère flamboyante et d’un père aveugle, Zohar l’insoumis. Et voici que sa sœur de lait, Masreya, issue de la fange du Delta, danseuse aux ruses d’enchanteresse, le conduit aux portes du pouvoir. Voici aussi les mendiants et les orgueilleux, les filous et les commères de la ruelle, les pauvres et les nantis, petit peuple qui va roulant, criant, se révoltant, espérant et souffrant.

Cette saga aux couleurs du soleil millénaire dit tout de l’Égypte : grandeur et décadence du roi Farouk, dernier pharaon, despote à l’apparence de prince charmant, adoré de son peuple et paralysé de névroses. Arrivée au pouvoir de Gamal Abdel Nasser en 1952 et expulsion des Juifs. Islamisation de l’Égypte sous la poussée des Frères musulmans, première éruption d’un volcan qui n’en finit pas de rugir… C’est la chute du monde ancien, qui enveloppait magies et sortilèges sous les habits d’Hollywood. La naissance d’un monde moderne, pris entre dieux et diables.

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     Le Caire, en 1925, « Haret El Yahoud », la ruelle aux Juifs. 
Un voyage dans le temps, et dans l’espace géographique au détour des ruelles du Caire. Des univers bien définis  la Hara le quartier Juif, la ville arabe, la MédinaIsma’leya le quartier des riches, et des Européens, chacun habitant dans sa zone géographique, mais se rencontrant dans les cafés, ou pour les affaires. Car les gens se sentaient Égyptiens, même si certains n’ayant pas de passeport, ni de nationalité étaient apatrides. 

    Le style de l’auteur Tobie Nathan, nous donne l’impression de lire un de ces contes orientaux, avec tous ses mystères, ses sortilèges, ses couleurs, les parfums aussi évoqués, ces odeurs des rues du Caire, et des villes orientales, où se mêlent effluves de l’encens, odeurs des épices offertes aux passants en des pyramides colorées, et odeurs de crottin, laissées au passage d’une bête de somme, d’un âne bâté jusqu’à s’écrouler ventre à terre, au grand bonheur des mouches et d’un oiseau ayant repéré quelques graines ou morceau de paille mal digéré.   
« Elles reconnurent d’abord les odeurs, ce mélange d’épices et de crottin, les effluves de friture, mélangés aux relents d’égout. Ça sentait à nouveau l’Egypte, la vraie, celle qu’elles connaissaient, à l’odeur forte, étouffée par le sable. Puis le bruit ; les cris des marchands de légumes, le grincement des roues des charrettes, les sabots des chevaux sur les pavés ronds, le passage des chameaux sous le regard méprisant des ânes. … » [p.114]
En Bref :
     « Ce pays qui te ressemble », c’est la vie de certains individus, hommes et femmes, Égyptiens et autres, juifs, musulmans et chrétiens, qui cohabitaient en parfaite harmonie, avant que des événements extérieurs au pays, n’amène une grosse perturbation dans les esprits et dans la vie des gens. 
     Les traditions des Égyptiens, culinaires parfois, encore de mise au XXIe siècle. 
«Esther s’était levée avant soleil, comme tous les matins. Elle avait préparé le café à la lueur d’une bougie, un café noir, très noir, dans la kanaka, la petite cafetière à longue queue. Puis elle avait servi le foul. A l’aide d’une fourchette, elle avait écrasé les fèves bouillies en versant une lampée d’huile d’olive et y avait ajouté de petits morceaux  d’œuf dur. Elle approcha son visage ; ça sentait bon le matin heureux. Ce n’était pas tous les jours qu’ils pouvaient s’offrir des fèves et des œufs au petit-déjeuner. D’habitude, c’était une simple galette de pain et un bol de thé presque translucide. » [p. 11-12]  
     Ce sont les rues, les maisons, où vivent les héros qui seront les points de repère de l’histoire. Tout en suivant l'Histoire contemporaine de ce début du XXe siècle, nous verrons évoluer trois jeunes garçons de milieux différents qui ont grandi ensemble dans ces rues du Caire. Trois enfants, évoluant dans ces maisons du Caire. Zohar, Joe di Reggio et Nino. C’est leur vie qui sera la trame de ce livre. 
     Tobie Nathan, évoquera, au fil de ces rues, le passé de certaines personnalités importantes de l’Histoire de l’Egypte, car ces Hommes d’Etat, ont été des enfants, des jeunes hommes étudiants aussi. 

Mon avis
     « La magie de l’Orient » vient encore de frapper ! 

     J’ai appris beaucoup sur la famille du roi Fouad, et de sa descendance, jusqu’à Farouk, qui dut affronter la Seconde Guerre Mondiale, et la fameuse « Afrika korps »  l’armée de Rommel ! Sans parler de l’Angleterre qui se voyait bien rester en Egypte ! La diplomatie française aussi. 
     Un djinn devait se cacher entre les lignes, et tel celui de la lampe d’Aladin, il s’est échappé à force de caresser les pages …  Je crois que je vais poser ce livre sur ma pile de livre à lire et à relire, afin de pouvoir m’attarder sur certains passages et les étudier un peu plus en détail. 

Pour en savoir plus : 
Éditeur : Stock
ISBN 978-2-234-07822-2
Date de parution : 19 août 2015
540 pages ; 215 x 135 cm ; broché 

Graphisme : Coco bel œil

©Léon et Lévy /Roger Violet
Prix : 22.50 €

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