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lundi 12 octobre 2015

La Bête noire 2 ... "Les Fauves" Ingrid Desjours

     Un nouveau titre qui s'accorde bien avec la nouvelle collection "LA BÊTE NOIRE" sera sur la liste de la parution d'octobre 2015. 



Quatrième de couverture :
     Votre pire prédateur : Celui qui vous aura apprivoisé. 
« Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la ! » À la tête d'une ONG luttant contre le recrutement de jeunes par l'État islamique, l'ambitieuse Haiko est devenue la cible d'une terrible fatwa.
Lorsqu'elle engage Lars comme garde du corps, le militaire tout juste revenu d'Afghanistan a un mauvais pressentiment. Sa cliente lui a-t-elle dit l'entière vérité sur ses activités ? Serait-ce la mission de trop pour cet ancien otage des talibans ?

     Dans cet univers où règnent paranoïa et faux-semblants, Haiko et Lars se fascinent et se défient tels deux fauves prêts à se sauter à la gorge, sans jamais baisser leur garde.



Sujet
     Une jeune femme Haiko Homoreanu, fille d’une célèbre et fortunée journaliste parisienne, pourrait se contenter comme son frère Dimitri, de vivre aux crochets de sa mère. Mais ce n’est pas son genre. Elle aussi est devenue journaliste de terrain. Avec quelques amis douloureusement touchés par ces disparitions de jeunes français, musulmans de souche ou convertis, filles et garçons, elle s’occupe d’une Association « N.e.r.F. » (Nos enfants resteront en France) qui essaie de les soustraire à l’emprise des spécialistes de radicalisation islamiste. 
     Cependant, vouloir s’attaquer à cette organisation semble attirer les pires ennuis. Une de ses amies qui voulait faire une pause, se fait assassiner. Stupeur au sein de la famille, surtout qu'une autre Association, «C.i.e.L. » (contre l’islamisme ensemble Lutons) dirigée par un certain Leduc, ancien ami de Madame Homoreanu mère, mène son combat, lui, en envoyant de jeunes Français se faire tuer, en luttant contre les terroristes. Quel est le vrai but recherché par cet homme ? 

En Bref
     Nous vivons une époque terrifiante. Une puissance maléfique, nommée Etat Islamique ou encore Daesh, s’attaque à nos enfants, sans que les familles, les amis, souvent aussi, ne s’aperçoivent de rien. Ils ont des chasseurs qui œuvrent par Internet, jusqu’au cœur de nos appartements, sournoisement. Les enfants sont à la maison, dans leur chambre, jouant sur leurs jeux, qui pouvait penser que même là, on peut venir les endoctriner. Jusqu’au jour où, ils partent au Collège ou au Lycée, comme d’habitude. Le soir, la maison reste vide, c’est la fugue. L’inquiétude des familles croît de jour en jour, jusqu’au mail, ou bien le coup de téléphone. 
« Un mois qu’il espère pouvoir passer à l’action. Un mois qu’il a tout plaqué en France pour rejoindre ses frères combattants et faire la guerre, pour de vrai. Un mois qu’il s’entraîne au maniement des armes. Jusqu’à présent, tout ce qu’il connaissait du combat, il le tirait de ses jeux vidéo. ... » [p. 15]
     Alors qu’elle souhaite démissionner et partir en vacances avec sa mère et sa sœur, sa meilleure amie se fait assassiner sur le trottoir, alors qu’elle rentrait chez elle.  L’angoisse gagne, jusque dans la famille de Katia Homoreanu, sa mère, qui voudrait que Haiko cesse toute cette activité. Elle refuse, mais avoue avoir reçu des menaces «une fatwa» 
 « Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la ! » 
     Les services d’un garde du corps, peut-être même de plusieurs, vont être requis par la mère de Haiko, Madame Katia Homoreanu. C’est un ancien militaire qui rentre d’Afghanistan, son binôme également. Car vu les activités de Haiko, qui ne souhaite pas changer de vie, il va falloir du monde. Elle aime se retrouver après ses journées intenses, faire ses courses dans cette petite supérette, acheter ses provisions sans oublier les chats ...
«Elle a pris l’habitude de nourrir les matous du quartier, les gueules cassées, les chats qu’on a abandonnés sans se soucier  de ce qui pourrait bien leur arriver. Elle veille à ce que leurs gamelles soient toujours pleines, et tant pis pour ceux que ça fait râler. Au moins, ils ne peuvent pas lui reprocher de privilégier les animaux au détriment des humains. Avec N.e.r.F., elle reste hors d’atteinte de ce genre de persiflages stupides.» [p. 40]


 « Haiko habite le 20 e arrondissement de Paris, un quartier qu’on pourrait imaginer populaire mais qui est loin de l’être. Entre deux bâtiments qui ne paient pas de mine se dresse un portail électrique ouvrant sur une de ces impasses charmantes dont la capitale a le secret. L’allée est bordée d’immenses  pots garnis d’arbustes ou de fleurs, d’herbes aromatiques et d’épouvantails fabriqués par des gamins. Derrière la végétation, des ateliers d’artistes recyclés en lofts aux immenses baies vitrées. Ici, tout le monde se connaît, s’entraide, se protège. Haiko s’y sent en sécurité. » [p. 41] 


Parfois la cohabitation va se révéler difficile. Les forts caractères, sont difficiles à dominer, surtout quand ces hommes ont vécu une vie dangereuse quotidiennement en Afghanistan. Rentrer au pays, comme cela livrés à eux-mêmes, devant lutter aussi contre les démons qui les rongent.
« Ils ont tous leur histoire mais personne à qui la raconter, à part aux copains et seulement quand ils ont bu suffisamment de bière pour se laisser aller aux confidences. Parce que, pour la plupart d’entre eux, on les a lâchés dans la nature, comme ça, sans personne à qui confier leurs traumatismes, à qui dévoiler les cauchemars où ils se font torturer  par l’ennemi une nuit après l’autre, où ils revoient leurs amis se faire déchiqueter. Lars aurait aimé pouvoir expliquer ça à un professionnel, lui décrire la terreur, quand, pris dans le blast d’une explosion, on a la sensation que chacun de ses membres va se disloquer... Mais à présent c’est trop tard, il préfère se taire et faire semblant d’avoir oublié. » [p. 54]
     Alors que faut-il faire, quand la tension devient trop forte ? Comment lâcher la pression, enfourcher une moto, et rouler, rouler. Se retrouver dans un café, entouré de consommateurs qui évoqueront parfois sans retenue des thèses qui seront contraire aux idées de ces hommes qui ont tout donné de leur vie, et qu'ils ne comprennent parfois pas. Alors, il y a les précieux cachets de Captagon, distribué généreusement par l'Armée, pour parvenir à dominer les angoisses avant les combats...
« Un coup d’œil au Captagon suffit à le rassurer : il lui reste encore une cinquantaine de pilules. C’est comme ça qu’il tient, qu’il reste alerte pendant ses soirées mondaines, comme ça qu’il pouvait passer plusieurs jours sans dormir en Afghanistan. Les gens l’ignorent pour la plupart, mais l’armée est sûrement un des plus gros dealers du monde. Comment les militaires pourraient-ils résister sans être chargés à bloc ? ... »  [p. 60)
     Et puis, il y a tous les autres qui gravitent autour de ces personnages. Tous ces gens sont-ils tout blanc, ou tout noir ? Chaque individu peut-il se cataloguer dans une seule colonne du petit carnet de Lars, qui note tout pour ne pas oublier les détails, lorsqu'il cherche à classer les gens, afin de mieux anticiper leurs réactions, afin de mieux mettre en place leurs protections. 

Mon avis :
     Quel suspens ! C'est un thriller, un vrai, il ne faut donc pas révéler trop d'informations afin de préserver l'intensité de l'histoire pour les lecteurs. Un bon livre à placer sur sa pile à lire pour les futures fins de semaines pluvieuses. Bien au chaud, confortablement installé, avec tout ce qu'il faut, boisson chaude sur la petite table à côté, une place pour votre chat aussi !
Bonne lecture !

Pour en savoir plus : 4/5
Éditeur : Robert Laffont, collection LA BÊTE NOIRE
ISBN : 2-221-14595-X
Graphisme : Raphaëlle Faguer Photographies © Zdenka Darula / 123rf.com
Parution : 8 Octobre 2015
Format : 140 x 225 mm
Nombre de pages : 448
Prix : 20,50 €

Le site du livre : http://www.laffont.fr/site/les_fauves_&100&9782221145951.html

3 commentaires:

  1. Je trouve centre chronique vraiment chouette et le choix des extraits est excellent. Ça donne vraiment envie de lire le livre. Plus qu' à patienter jusqu'à la diffusion en poche.

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  2. Je trouve centre chronique vraiment chouette et le choix des extraits est excellent. Ça donne vraiment envie de lire le livre. Plus qu' à patienter jusqu'à la diffusion en poche.

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  3. Merci, et patience, je ne sais pas si une sortie en poche est prévue. Je le mentionnerai.

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